Pauline Boudreau

... dans la cour des grands.


Par Gilles Fisette

 

Nostalgie entree

 

 Anglais

 

Au bout du rang 1

 

 

Hiver au Vermont

 

 

Huile1

Pauline Boudreau fait partie d'une espèce rare.
On pourrait même dire d'une espèce en voie de disparition.
Elle est une peintre de plein air. Elle déploie son chevalet en pleine nature, comme le faisaient les pré-impressionnistes et les impressionnistes au siècle dernier.
Et comme le pratiquent encore ceux qui préfèrent peindre "sur le motif", devant le sujet, le plus souvent qu'autrement en rase campagne ou près d'un cours d'eau.

 

Pauline nature

Pauline Boudreau
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« Je peux rester plusieurs heures sur place. Je pars le matin avec toutes mes affaires et mon lunch. Un copain, Stuart Main (il a fêté ses 86 ans) se joint souvent à moi. Quand j'ai déniché un endroit qui me parle, je m'installe et je peins... Hier, j'étais sur les berges du Keybrook (le Ruisseau à la Clé) avec Chantal Julien,une autre adepte de plein air avec laquelle nous participons à des festivals à l’extéreur du Québec. Le temps était changeant. Je peux dire que je me suis battu avec les couleurs pour arriver à rendre ce que je voulais faire. »

 

Pourquoi ne pas travailler dans le confort de votre atelier?
    « L’hiver, quand il fait trop froid, je n’ai pas le choix. Je travaille au chaud. Mais, après deux ou trois semaines, on dirait que je ne sais plus peindre. Je ne suis pas dans mon élément. Je dois sortir. » Pauline Boudreau est née dans la campagne de Sawyerville, en Estrie, où ses parents exploitaient une ferme laitière. Elle est l'aînée d'une famille de huit enfants. Travailleuse sociale de formation, elle a commencé à peindre à vingt ans mais elle se consacre entièrement à son art depuis 35 ans. Derrière elle, plusieurs oeuvres ont trouvé preneur. Si, au début, elle ne peignait qu'à l'aquarelle, quelques années plus tard elle a ajouté à sa palette de peintre, le médium à l'huile.

« Un jour, j'ai visité une exposition de Jean-Paul Ladouceur, un très grand aquarelliste. Il a été le président-fondateur de la Société canadienne de l'aquarelle. Quand j'ai vu ses toiles, j'ai capoté. Plus tard, j'ai appris qu'il donnait un atelier à Piedmont. Je me suis inscrite. C'était un dieu pour moi. J'ai été douze ans sans le revoir mais les quatre dernières années de sa vie (il est décédé en 1992), de septembre à mai, je descendais à Vimont pour travailler avec lui, pour apprendre... Dans la vie, il faut oser. J'étais un ti-cul mais il m'a accepté. »

« J'ai vraiment appris à la dure. J'ai appris à bûcher... Les gens de Sherbrooke, à qui je disais que je travaillais avec Jean-Paul Ladouceur, étaient étonnés car, notaient-ils, il ne faisait jamais de bons commentaires. Moi, je rétorquais que je n'étais pas là pour les beaux commentaires. J'étais là pour apprendre. »

 

Vous avez travaillé avec d'autres peintres?
« J'ai vraiment été chanceuse. Partout, les artistes professionnels m'ont adoptée. J'ai appris tellement avec des confrères et des consoeurs, ce n'est pas croyable. Ils n'avaient pas peur de faire des remarques sur mon travail. Ce n'est pas tous les artistes qui acceptent d'aider. J'ai été choyée. »

« J'ai pu côtoyer les plus grands artistes américains parce que j'étais acceptée dans cette gang-là, notamment les peintres de l'école de Cap Ann et de Boston. Je ne prenais pas de place. Et ils devaient avoir pitié de moi... J'étais avec des artistes comme Don Stone ou Charles Movalli, par exemple. »

 

Pauline Boudreau peint beaucoup de paysages de printemps, quand la neige laisse percer la végétation, par plaques, ou des scènes d'automne, quand la féérie des couleurs s'éteint et que les feuilles brunissent. Pourquoi?

« Je ne suis pas une coloriste. Je ne peins pas de fleurs. Je ne peins pas non plus pour que ma toile soit au goût du jour. Je ne suis pas à la mode. Je suis un dinosaure. »

Et la relève?
« Des jeunes peintres en plein air, il y en a aux États-Unis. Ici, c'est plus rare. Bientôt, je devrai en dénicher un si je veux que quelqu'un vienne pousser ma chaise roulante quand, plus vieille,
je voudrai encore aller peindre dans la nature. »

 

Voyez le portfolio de Pauline Boudreau  publication 

huile 2

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