Marie-Claire Plante

 

 

Par/by Guy Ouellet

 

MCP Studio

 

 

    Que le doute aille se faire foutre!

    L’atelier de l’artiste-peintre Mariclair Plante est niché au troisième étage d’un édifice du centre-ville de Sherbrooke.
    On y accède par un escalier à pic qui serpente jusqu’au troisième étage.
    Peu entrainé aux ascensions pentues, le pauvre scribe s’accrochera poussivement à la rampe en se promettant bien de se remettre au cardio.


    Arrivé au sommet, une porte s’ouvre sur une pièce envahie de pinceaux et de tubes de peinture. Des toiles grand format font office de murs. Les couleurs et la lumière abondent.


    À première vue, aucune toile ne ressemble à une autre. Elles ont pourtant toutes quelque chose en commun. Quelque chose comme un élan, une poussée, une filiation qui se décline en ambiances distinctes, selon quatre thèmes que l’artiste a regroupés en autant de collections selon le lyrisme qui s’en dégage : énergie, émotions, perceptions, cocooning. « Étant donné que je travaille toujours sans idée préconçue, je me laisse guider par ce qui jaillit en moi dès mes premiers gestes, c’est pourquoi mes tableaux sont si différents les uns des autres ».


    Et puis, il y a les volumes, ces reliefs souvent prononcés, créés par l’emploi de mélanges imaginés par l’artiste avec des matériaux des beaux-arts. Elle recourt également au fusain, au papier, à l’encre, au pastel, aux pigments secs… Mais ne vous avisez pas de lui demander ses recettes!


    Au départ, la démarche de Mariclair Plante était figurative. D’abord à l’aquarelle puis à l’huile, mais ni l’un ni l’autre de ces médiums ne la satisfaisaient pleinement. « L’aquarelle manquait de texture et, pour l’huile, je manquais de patience! » s’esclaffe-t-elle. C’est en abordant l’acrylique que s’opéra le déclic. « J’avais besoin de travailler Alla Prima, c’est-à-dire le frais dans le frais, au gré de l’inspiration et de la gestuelle ».


    Ce passage à l’acrylique s’avérera déterminant dans la démarche artistique de l’artiste puisque celle-ci allait désormais se consacrer de plus en plus à l’art abstrait, un choix aujourd’hui pleinement assumé, mais pour lequel elle nourrissait quelques appréhensions au départ. « Ça prend du courage pour s’en aller en abstrait. On a plus de liberté, oui, mais on se dévoile davantage que dans le figuratif ».


    C’est un atelier donné par le grand Laurent Bonet qui devait achever de la convaincre de franchir le pas. « Pour moi, ç’a été marquant. C’est lui qui m’a appris à ne pas avoir peur, à me projeter dans ma toile, à dire au doute d’aller se faire foutre! » lance-elle en riant.


    Et quand l’inspiration n’est pas rendez-vous? « Je ne fais rien du tout! De toute façon quand j’essaye de forcer les choses, ça parait. Et c’est impossible pour moi de faire une bonne toile si je me sens vide », résume-t-elle avec philosophie en ajoutant que chaque pause qu’elle prend a pour effet de nourrir son élan. « C’est comme si le fait de ne rien faire avait pour effet de m’amener ailleurs ».


    Récemment, cet ailleurs l’a transportée en Tunisie où elle agissait à titre de représentante canadienne lors de la première conférence annuelle de l’Africa and Middle East Digital Health Conference and Exhibition, un événement d’envergure internationale voué à la recherche en santé. La Sherbrookoise était jumelée au peintre tunisien Mourad Harbaoui lors d’une séance de peinture en direct au cours de laquelle deux grands tableaux ont été créés en deux heures durant un concert donné par l’ensemble Nouvelle Cadence.


    Selon nos sources, le doute n’avait pas été invité.

     

     

    To hell with doubt!

    The studio of the artist painter Mariclair Plante is nestled on the third floor of a building in downtown Sherbrooke. It is reached by a steep staircase that winds up to the third floor. Little trained in steep ascents, the poor scribe will cling to the ramp sluggishly, promising herself to get back in sharp.


    At the top, a door opens onto a room overrun with brushes and tubes of paint. Large format canvases act as walls. Colors and light abound.


    At first glance, no canvas looks like another. Yet they all have something in common. Something like an impetus, a push, a filiation that comes in distinct atmospheres, according to four themes that the artist has grouped into as many collections according to the lyricism that emerges: energy, emotions, perceptions, cocooning. "Since I always work without preconceived ideas, I let myself be guided by what springs up in me from my first gestures, which is why my paintings are so different from each other".


    And then there are the volumes, these often-pronounced reliefs, created by the use of mixtures imagined by the artist with materials from the fine arts. She also uses charcoal, paper, ink, pastel, dry pigments... But don't you dare ask her for her recipes!


    Initially, Mariclair Plante's approach was figurative. First in watercolor and then in oil, but neither of these mediums fully satisfied her. “The watercolor lacked texture, and, for the oil, I lacked patience! she laughs. When I tried acrylic that was my aha moment."I needed to work Alla Prima, that is to say in the moment, according to the inspiration and the gesture".


    This transition to acrylic proved to be decisive in her artistic approach since it was then that she decided to devote herself more and more to abstract art, a choice now fully assumed, but which nurtured some initial apprehensions. “It takes courage to go abstract. We have more freedom, yes, but we reveal ourselves more than in the figurative”.


    It was a workshop given by the great Laurent Bonet that finally convinced her to take the plunge. “For me, it was remarkable. He who taught me not to be afraid, to project myself into my art, to tell doubt to go to hell! she says, laughing.


    And when I lack inspiration? “I do nothing at all! Anyway, when I try to force things, it shows. And it's impossible for me to make a beautiful art if I feel empty,”she sums up philosophically, adding that each break she takes has the effect of feeding her momentum. "It's as if doing nothing has the effect of taking me somewhere else."


    Recently, this elsewhere transported her to Tunisia where she acted as the Canadian representative at the first annual conference of the Africa and Middle East Digital Health Conference and Exhibition, an international event dedicated to health research. The Sherbrooke resident was paired with Tunisian painter Mourad Harbaoui during a live painting session during which two large paintings were created in two hours during a concert given by the Nouvelle Cadence ensemble.


    According to our sources, doubt had not been invited.

 


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